C’est lors d’un cours de permaculture donné à Kinsale par Rob Hopkins que l’idée lui est venue de développer ce qui allait devenir le mouvement de la Transition. Sensible au pic du pétrole et aux changements climatiques, Rob Hopkins avait proposé à ses étudiants de réfléchir à un plan d’action basé sur la permaculture pour préparer la ville à la raréfaction du pétrole et à un climat de plus en plus incertain.

Plus tard, après avoir déménagé à Totnes, il y a initié la première initiative de Transition en se basant sur les principes de la permaculture, sans se douter de l’engouement exceptionnel que ce projet allait provoquer à travers le monde.
Fleur de la permaculture

Qu’est-ce que la permaculture ?

Par permaculture, on entend un système de conception de milieux de vie, d’établissements humains viables et bien intégrés dans leur écosystème et qui imitent les relations présentes dans l’écologie naturelle. En ce sens, la permaculture est proche du biomimétisme.

L’éthique de la permaculture se résume en trois éléments : prendre soin de la Terre, prendre soin de l’Homme et partager équitablement.

Il ne s’agit donc pas d’une technique agricole, comme le dit notamment Bernard Alonso (permaculteur et formateur en permaculture), mais plutôt d’une philosophie de vie intégrée dans son environnement et qui aborde par exemple :

  • L’alimentation, la façon de se nourir ;
  • L’habitat, la façon de se loger ;
  • Le social, la façon de vivre ensemble.

La permaculture est considérée comme un liant conceptuel et un fondement éthique qui soutiennent le travail de transition et permettent de combiner tous les éléments d’un lieu de vie d’après le pic pétrolier.

Bref historique de la permaculture

La permaculture a été concue dans les années 70 par Bill Mollison et David Holmgren, lors des premiers chocs pétroliers.  A cette époque, la volonté était de créer une “agriculture permanente” qui remplacerait les techniques fragiles basées sur la monoculture intensive et la culture annuelle.

Les 7 étages du jardin forêt nourricierIl fallait notamment réduire la dépendance de l’agriculture envers le pétrole (ultramécanisation, engrais, pesticides, transport des denrées…).  Le but était de mettre en place des systèmes à plusieurs paliers qui utilise des arbres et des plantes pérennes productifs et utiles. Pour ce faire, les 12 principes de la permaculture offrent un cadre de base pour le design en permaculture.

La pratique ne s’est pas longtemps limitée aux systèmes agricoles. En effet, il  est devenu clair qu’une alimentation viable ne pouvait pas être obtenue sans une multitude d’autres éléments qui constituent une société (économie, bâtiment, énergie…). Le terme permaculture désigne donc aujourd’hui la création d’une culture de la permanence.

De nos jours, au niveau de l’alimentation, ces enjeux se traduisent notamment par la nécessité de développer les circuits courts (du producteur au consom’acteur) et diminuer la dépendance intenable de l’agriculture envers les marchés financiers et les grand groupes industriels. Des personnes comme Claude et Lydia Bourguignon ou Pierre Rabhi traduisent ces besoins en développant les techniques de l’agroécologie et l’agroforesterie qui ont un rendement à l’hectare supérieur et plus durable que l’agroindustrie et qui permettent la transition vers une agriculture pérenne qui répare la terre et travaille sur sol vivant.

Au niveau de l’habitat, les techniques d’écobioconstruction qui utilisent majoritairement des matériaux locaux et naturels vont également dans le sens de la permaculture. Au niveau social, des initiatives commes les SEL (systèmes d’échanges locaux) les GAS (groupes d’achats solidaires de l’agriculture paysanne) ou les groupes de simplicité volontaire sont également des initiatives qui retissent du lien social, là où la société de consommation et de croissance a tendance à isoler les gens et à appauvrir les liens sociaux.

Pour en savoir plus…

  • Nos projets de permaculture
  • Des articles sur la permaculture